Philosophe, critique et documentariste, François Niney enseigne le cinéma à l'université Paris III-Sorbonne nouvelle et à la Femis. Il vient de publier un essai intitulé "Le Documentaire et ses faux-semblants". Entretien.
Vous évoquez un "retour en force du documentaire", au cinéma, à la télévision, jusqu'au théâtre, où Jacques Vergès et Gérard Miller se sont récemment produits dans leur propre rôle. Comment interprétez-vous ce phénomène ?
Ce qui m'a frappé, c'est l'actualité du mot "documentaire". Ce terme est devenu quasiment publicitaire, c'est un teasing, comme lorsqu'on voit inscrit sur une affiche de cinéma "d'après des faits réels".Son usage s'est intensifié depuis quatre ou cinq ans, alors que la production documentaire souffrait d'être de moins en moins financée par l'audiovisuel au profit d'autres programmes, les reality-shows notamment. Cela me fait penser à la vidéo porno amateur : le fait qu'ils ne sont pas des professionnels attesterait qu'ils ne simulent pas, donc qu'ils jouissent vraiment.
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